Alors que ce vieux cochon de DSK devrait surveiller ses ardeurs de pineur compulsif surtout à la sortie de la douche, les vieux requins de Fishbone débarquaient au Cabaret Aléatoire histoire de se prendre quelques bains de jouvence à savoir, de foule. Car même si les Fishbone ne sont plus tout jeune (32 ans au compteur), les diables hommes ne l’ont pas fait ressentir ce soir.
Fishbone c’est un peu comme un vieux pote d’enfance : on s’est bien éclaté quand on s’est rencontré, puis on se perd de vue, et puis on se retrouve en fêtant dignement ça et puis on se reperd de vue. Et finalement on se recroise. Pour ma part la dernière était il y a 10 ans si ma mémoire est bonne et j’étais curieux de voir si le set avait changé. Et bien non ! Du moins pas visuellement. Toujours la même démence, la même patate, la même folie. Même si le son de la salle pousserai au suicide n’importe quel ingé du son digne ce nom, les ricains ne se démontent pas et poursuivent leur set. Le groupe balance un mélange funky-ska-reggae-punk-hard-rock. Genre propre au groupe est assez indigeste sur CD, mais qui envoie du bois en live. Le style musical nous replonge dans le début des années 90, a l’époque où Suicidal Tendencies nous en mettait plein la vue et No Doubt et les RHCP commençaient à se faire remarquer. C’est d’ailleurs la reprise Date Rape de Sublime, groupe culte de la même époque, qui explosera la fosse. Les californiens connaissent bien le mode d’emploi pour chauffer une salle : si celle-ci est froide et réservée et bien il suffit de la provoquer à grand coup de slams. Et c’est ce que le claviste, le tromboniste et bien sûr le charismatique Angelo More ne se priveront pas de faire à plusieurs reprises. Et il faut les rattraper les gaillards ! Heureusement que la fosse est réactive car se prendre un de ces 7 colosses sur le coin de la gueule, y a de quoi devenir fan de l’Eurovision à vie. Enfin, on dira plutôt 6 colosses, car le tromboniste est loin de faire les 2 mètres réglementaires de l’équipe. Mais le slogan « Petit mais costaud » semble lui convenir parfaitement, d’autant plus que le gus comble bien sa taille par se performance scénique. Il ira d’ailleurs faire un petit tour dans la fosse sur Alcoolhic. Une fosse bien remplie qui restera cordiale dans l’ensemble. Quand à Angelo More, ultra sérieux quand il joue d’un instrument (différents types de saxophone et bidule-en-fer-qui-fait-du-bruit-quand-on-approche) et complétement taré quand il a le micro, confirme sa réputation de bête de scène. Par contre le bassiste et le guitariste resteront au garde a vous derrière leur micro. Et le son pourrave ne permettra pas de profiter pleinement de leurs solos et slaps de folie qui faisaient vibrer la salle. Côté setlist, on notera le funky Everyday Sushine ainsi que le skanky Ma & Pa et le destructeur Give It Up. Les classic Party at Gound Zero et Freddie’s Dead ne seront pas oubliés. Finalement la setlist était plus orientée ska/reggae festif au dépit des titres fusion de leur début comme Swim et Servitude qui étaient malheureusement absents de la liste.
Au final, une soirée bien sympathique riche en spectacle. Mais malgré tous leurs efforts, la folie du groupe se propagea peu dans une salle pourtant pleine. Sans compter que le son médiocre et approximatif ne les a pas aider. De mon point de vue, c’est le genre de concert à faire mais pas à refaire … du moins pas avant 10 ans.